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"Cette pièce est historique... et légendaire à la fois. En effet, sa présence en Valais faillit tourner au cauchemar tant par la nervosité qui s'empara du public devant le mystère des carnages, des apparitions et disparitions échelonnés du 26 avril 1946 au fatidique 27 novembre 1947, que par les plaisanteries que les gazetiers de toute la Suisse firent sur le compte des Valaisans. On nous prit pour des méridionaux galéjeurs quand ce ne fut pas pour des illuminés ou, pis, pour des rusés compères cherchant à tourner la loi sur l'abattage du bétail (!) Bref, on parla de lynx de panthère, de chiens sauvages... et ce fut un loup. Malgré cette certitude il reste dans les mémoires le "Monstre du Valais". Après tout pourquoi pas: il y eut bien la Bête de Gevaudan et le Dragon de Naters!" M. Deléglise Dans la seconde moitié du 19ème siècle, le loup a disparu de Suisse, en 1870 du Valais. Bien qu'exterminés en tant que population, des loups isolés ont refait surface au cours du 20ème siècle. Le 27 novembre 1947, le fameux "Monstre du Valais" a été abattu à Eischoll (VS). L'origine de cet animal a longtemps été controversée. Les analyses historiques de l'ADN d'échantillons d'os et de peau de l'objet du Musée de la nature du Valais montrent que le loup d'Eischoll provenait effectivement de l'ancienne population alpine. La population relictuelle de loups alpins a donc dû rester à une densité très faible sans être détectée et a profité du répit offert par la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle les programmes de capture et d'abattage ont été interrompus. Les derniers loups des Alpes se sont finalement éteints dans les années 1950, des décennies après leur extinction supposée. Dufresnes, C., Miquel, C., Taberlet, P. et al. Last but not beast: the fall of the Alpine wolves told by historical DNA. Mamm Res 64, 595–600 (2019).