Poignard
Mireille David-Elbiali, 2013 :
[NB : notice identique pour 00737, 00740-a, 00740-b, 00740-c, 00834, 01003, 01070-b, 02149, 03024, 03043]
Certaines formes d’épingles sont fréquentes dans la Culture du Rhône au début de l’âge du Bronze; les épingles à tête en rame et en disque sont des productions régionales qui s’inspirent des ateliers des régions danubiennes. Les secondes sont décorées de motifs géométriques concentriques avec une croix et parfois une bossette centrale puis, dans une phase plus tardive, par de petites bossettes et enfin par un décor cantonné et de grandes bossettes – le type Drône – en usage à la fin du Bronze ancien. Les épingles tréflées sont une forme occidentale qui se développe dès 2000 avant J.-C., avec des grandes pièces richement décorées à deux ou quatre lobes, et jusqu’à la fin du Bronze ancien, avec des exemplaires de petite taille, peu soignés et parfois sans décor. La Culture du Rhône naît en Valais central et dans la région de Thoune, où apparaissent des objets en cuivre qui marquent le début du Bronze ancien et qui arrivent vraisemblablement par les cols alpins. Ils témoignent de contacts établis avec les régions plus au sud et à l’est, soit l’Italie du Nord, l’Allemagne du Sud et la zone du Danube moyen. La Culture du Rhône s’étend progressivement à toute la Suisse occidentale au cours du Bronze ancien. Un groupe Saône-Jura, apparenté au groupe Aar-Rhône, occupe le Jura français. La Culture du Rhône se situe aux confins sud-ouest du monde nord-alpin occidental, qui s’étend du Lech bavarois à la Saône, auquel elle appartient culturellement.
En Valais, les témoins sont surtout funéraires; il s’agit en grande partie d’objets métalliques récupérés dans les tombes défoncées par l’aménagement du vignoble sur l’adret au cours du XIXe siècle et durant la première partie du XXe siècle. Le chercheur allemand Georg Kraft définit le premier la Walliser Kultur (Culture du Valais) en 1927, puis Otto Uenze donne leur notoriété aux poignards à manche en bronze de « type Rhône » en 1938; en 1948, le préhistorien zurichois Emil Vogt introduit le terme de Rhonekultur (Culture du Rhône).
Entre 2200 et 1500 avant J.-C., la Culture du Rhône se développe en trois grandes étapes : formative, classique et finale. Les inhumations en position repliée, puis allongée se retrouvent souvent au débouché des vallées alpines et au pied des massifs riches en cuivre, ce qui suggère que l’épanouissement de cette culture est lié aux activités métallurgiques, comme c’est le cas dans d’autres régions. La Culture du Rhône développe une production régionale d’objets en tôle de cuivre, puis de bronze, martelée et gravée de motifs géométriques et de bossettes au repoussé. Si la parenté entre les formes et les décors atteste de contacts et d’un développement parallèle des cultures d’Europe centrale, les vraies importations sont pratiquement inexistantes. Quelques tombes particulièrement riches, comme celle de Thoune-Renzenbühl dans l’Oberland bernois, avec sa hache ornée de clous d’or, ou la tombe 3 de la nécropole du Petit-Chasseur (Sion), celle d’un jeune homme de moins de 20 ans avec son poignard à manche en bronze et une sorte de pectoral, permettent de faire un rapprochement avec des sépultures d’Europe centrale dites princières et d’envisager une société fortement hiérarchisée. La parure féminine est aussi typique, comme à Conthey ou Saillon. Les quelques habitats connus en Valais central appartiennent à la seconde partie du Bronze ancien. La Culture du Rhône « disparaît » vers 1500 avant J.-C. en même temps que les autres grandes cultures de la fin du Bronze ancien d’Europe centrale et orientale.
Outre les épingles, la Culture du Rhône est à l’origine de la production de nombreux autres types d’objets en métal. Bien qu’influencés par les productions des cultures voisines, certains s’en distinguent par leur originalité, alors que d’autres dévoilent des styles plus métissés.
Les lunules de type valaisan sont caractéristiques du Valais central et remontent au tout début du Bronze ancien, vers 2200-2000 avant J.-C. Deux exemplaires, probablement exportés, ont été découverts dans une tombe de la nécropole de Singen au nord du lac de Constance et dans celle de Sendling près de Munich. Les poignards plats à base arrondie à plusieurs rivets sont connus déjà dans les sépultures de la première phase du Bronze ancien; les plus caractéristiques portent un décor en V. Un poignard de Sierre (Cretta Plana) possède une base arrondie munie de huit rivets et une lame à
forte côte médiane qui le rapproche de spécimens italiques, notamment des exemplaires à manche en bronze des dépôts de Chiusi et de Parco dei Monaci. Les haches spatules de type Bevaix, avec leur morphologie unique et bien reconnaissable, constituent une des productions les plus caractéristiques de la Culture du Rhône. Diffusées surtout en Valais et dans le Chablais, elles sont aussi présentes dans la région des Trois-Lacs et en France du Centre-Est. Des exemplaires isolés atteignent les Pyrénées, la péninsule Italienne, l’Allemagne du Nord et la Pologne. Elles font partie de grands dépôts, comme ceux de Kläden (Landkreis de Stendal, Allemagne) et de La Baragalla (province de Reggio-Emilia, Italie).
Elsig Patrick, Morand Marie Claude (sous la dir.), Le Musée d’histoire du Valais, Sion. Collectionner au cœur des Alpes, Sion: Musée d’histoire/Paris: Somogy Ed. d’Art, 2013, pp. 58-61.
Mireille David-Elbiali, 2013 :
[NB: gleiche Notiz für 00737, 00740-a, 00740-b, 00740-c, 00834, 01003, 01070-b, 02149, 03024, 03043]
Zu Beginn der Bronzezeit sind Scheibennadeln typisch für die Rhonekultur im Wallis. Es handelt sich um lokale Produkte, die sich an Vorlagen aus der Donauregion orientieren. Sie tragen Verzierungen aus konzentrischen, geometrischen Motiven mit zentralem Kreuz oder Buckel. In einer späteren Phase sind sie mit kleinen Buckeln verziert. Am Ende der Bronzezeit tritt die geometrische Verzierung zugunsten von großen Buckeln zurück, wie bei den Scheibennadeln vom Typ Drône. Bei den gleichzeitig auftretenden Flügelnadeln handelt es sich um einen westeuropäischen Typ. Zwischen 2200 v. Chr. und dem Ende der Frühbronzezeit verläuft ihre Entwicklung von großen, reich verzierten Stücken mit zwei oder vier Flügeln zu kleineren Exemplaren, die weniger sorgfältig ausgeführt sind und manchmal unverziert bleiben.
Die Rhonekultur entsteht im Mittelwallis und in der Gegend von Thun. Dort treten die ersten Kupfergegenstände auf, die den Beginn der Frühbronzezeit markieren. Sie wurden vermutlich über die Alpenpässe eingeführt und belegen Kontakte zu weiter südlich und östlich gelegenen Regionen wie Norditalien, Süddeutschland und dem mittleren Donauraum. Die Rhonekultur breitet sich im Verlauf der Frühbronzezeit nach und nach über die ganze Westschweiz aus. Eine verwandte Gruppe ist im französischen Jura verbreitet. Insgesamt setzt sich die Rhonekultur aus der Aar-Rhone-Gruppe im Osten und der Saône-Jura-Gruppe im Westen zusammen. Durch ihre Lage am südöstlichen Ende der Westalpen ist sie Teil eines kulturellen Einflussgebietes, das sich vom Lech bis zur Saône erstreckt.
Im Wallis ist die Rhonekultur vor allem durch Grabfunde bekannt. Es handelt sich größtenteils um Metallobjekte, die aus Gräbern stammen. Diese wurden bei der Neuanlage von Weinbergen an den Südhängen des Rhonetals im Verlauf des 19. und während der ersten Hälfte des 20. Jahrhunderts zerstört. Der deutsche Forscher Georg Kraft definiert 1927 als erster die „Walliser Kultur“, 1983 prägt Otto Uenze den Begriff der Vollgriffdolche vom Typ Rhone. Und 1948 führt der Züricher Prähistoriker Emil Vogt den Begriff „Rhonekultur“ ein.
Zwischen 2200 und 1500 v. Chr. durchläuft die frühbronzezeitliche Rhonekultur eine dreiphasige Entwicklung von „früh“, über „klassisch“ zu „spät“. Gräber mit Bestattungen in Hockerlage, später in gestreckter Rückenlage, sind oft am Ausgang der Alpentäler und am Fuß von kupfererzreichen Bergmassiven angelegt. Dies lässt vermuten, dass die Entfaltung dieser Kultur wie auch in anderen Regionen mit der Metallverarbeitung verbunden ist. Die Rhonekultur entwickelt eine regionale Produktion von Kupfer- und später Bronzeblechobjekten, die gehämmert und mit eingravierten geometrischen
Mustern oder getriebenen Buckeln verziert sind. Auch wenn ähnliche Formen und Verzierungen Kontakte sowie eine parallele Entwicklung zu den mitteleuropäischen Kulturen belegen, gibt es praktisch keine importierten Gegenstände. Besonders reich ausgestattete Gräber sind zum Beispiel das Grab eines Mannes in Thun-Renzenbühl im Berner Oberland, das als Beigabe ein Randleistenbeil mit eingelassenen Goldnägeln enthielt, oder das Grab drei der Nekropole von Petit-Chasseur in Sitten, ein Grab eines jungen Mannes von kaum 20 Jahren, der mit seinem Vollgriffdolch und Brustschmuck bestattet wurde. Diese Befunde erlauben es, einen Zusammenhang mit den Häuptlingsgräbern Mitteleuropas herzustellen und von einer stark hierarchisierten Gesellschaft auszugehen.
Frauenschmuck ist ebenfalls sehr reich vertreten, wie dies Grabfunde aus Conthey oder Saillon zeigen. Die wenigen Siedlungen, die im Mittelwallis bekannt sind, stammen alle aus der zweiten Hälfte der Frühbronzezeit. Die Rhonekultur „verschwindet“ um 1500 v. Chr., zur gleichen Zeit wie die anderen großen mittel- und osteuropäischen Kulturen am Ende der Frühbronzezeit. Außer Nadeln brachte die Rhonekultur zahlreiche andere Typen von Metallgegenständen hervor. Diese Produktionen sind zwar von benachbarten Kulturen beeinflusst, aber sie unterscheiden sich durch ihre Originalität oder zeigen vermischte Stilmerkmale. Die halbmondförmigen Blechanhänger vom Walliser Typ sind charakteristisch für das Mittelwallis und datieren ganz an den Anfang der Frühbronzezeit, um 2200-2000 v. Chr. Zwei möglicherweise exportierte Stücke wurden in einem Grab im Gräberfeld von Singen nördlich des Bodensees und in einem Grab in Sendling in der Nähe von München entdeckt. Flachdolche mit gerundeter Griffplatte und mehreren Nieten kommen bereits in den Gräbern der ersten Phase der Frühbronzezeit vor. Die V-förmige Punktverzierung ist besonders charakteristisch. Ein Dolch aus Siders (Cretta Plana) besitzt eine gerundete Griffplatte mit acht Nieten und eine Klinge mit starker Mittelrippe. Er lässt sich gut mit Vollgriffdolchen aus Italien vergleichen, insbesondere denjenigen aus den Depots von Chiusi und Parco dei Monaci. Die Löffelbeile vom Typ Bevaix mit ihrer einzigartigen und gut identifizierbaren Form stellen eine der charakteristischsten Produktionen der Rhonekultur am Übergang vom 3. zum 2. Vorchristlichen Jahrtausend dar. Vor allem im Wallis und im Chablais verbreitet, sind sie aber auch im Bereich der drei Juraseen und in Ostzentralfrankreich vertreten. Vereinzelte Exemplare sind in den Pyrenäen sowie in Italien, Norddeutschland und Polen nachgewiesen. Sie stammen aus großen Hortfunden wie denjenigen von Kläden (Landkreis Stendal, Deutschland) und La Baragalla (Provinz Reggio-Emilia, Italien).
Elsig Patrick, Morand Marie Claude (Hrsg.), Das Geschichtsmuseum Wallis, Sitten. Sammeln inmitten der Alpen, Sitten: Geschichtsmuseum Wallis/Paris: Somogy Ed. d’Art, 2013, S. 58-61.
Mireille David-Elbiali, 2013 :
[NB: same note for 00737, 00740-a, 00740-b, 00740-c, 00834, 01003, 01070-b, 02149, 03024, 03043]
Some forms of pins are typical of the Rhone Culture in the Valais at the beginning of the Bronze Age. Racket and disk-headed pins are regional productions, albeit influenced by pieces stemming from workshops in Bavaria, Austria and Slovakia. The second are adorned with concentric geometrical patterns including a cross or at times a small central boss and thereafter, during a later stage, with small bosses and finally, at the end of the Early Bronze Age, with limited decoration and large bosses – the Drone type. The winged pins on the other hand stem from northern Alpine areas of Western Europe. Large, richly decorated pieces with two or four foils developed until the end of the Early Bronze Age, towards small-sized specimens, not very sophisticated and sometimes left unadorned.
The Rhone Culture originated from Central Valais and the Thun area, where the typical copper objects that mark the beginning of the Early Bronze Age first appear, probably arriving by way of the Alpine passes. They testify to contacts established with areas further south and east such as Northern Italy, Southern Germany and the Middle Danube region. The Rhone Culture progressively included all of Western Switzerland during the Early Bronze Age. A group related to the Aar-Rhone group, the Saône-Jura group, occupied the French Jura. Thus, the Rhone Culture is situated at the margins of the western north-Alpine area which extends from the Lech valley to the Saône.
The German scholar Georg Kraft first defined the “Walliser Kultur” (Valais Culture) in 1927. Later, in 1938, Otto Uenze made the bronze handled daggers of “Rhône type” known. In 1948, Emil Vogt, Chairman of the Prehistory Department at the University of Zurich introduced the term “Rhonekultur” (Rhone Culture). Between 2200 and 1500 BC, the Rhone Culture developed in three main stages: early, classic and final. In the Valais, the record is mainly funerary; it is constituted in large part by metal objects recovered from burials destroyed during the construction of vineyards on the south-facing side in the course of the 19th and the first half of the 20th centuries. Inhumation burials in crouched and later, stretched position are currently found at the entrance of Alpine valleys and at the foot of copperbearing massifs. This allows us to assume that the development of this culture may be linked to metallurgical activities, as is the case in other regions. The female graves sometimes contain sumptuous ornaments, for example at Conthey or Saillon, whilst the male graves more frequently yield weapons – dagger or axe – and simple ornaments. The burial of Thun-Renzenbühl in the Bernese uplands, with its axe decorated with gold nails allows us to draw parallels with the princely burials of Eastern Central Europe. Few settlements from Central Valais are known and they date to the second part of the Early Bronze Age. The Rhone Culture disappeared at about 1500 BC at the same time as the other great cultures of the end of the Early Bronze Age in Central and Eastern Europe.
Apart from the pins, the Rhone Culture developed a series of other types of objects made from copper, later bronze sheet, hammered and engraved with geometrical patterns and small bosses with “repoussé” decoration, for example the Valaisan arm-rings, diadems, torques and gorgets, but also moulded pieces such as axes and daggers. Although the similarities in shape and decoration attest to contacts and parallel development with Central European cultures, true imports, however, are virtually absent.
Among the typical pieces, about ten Valais type lunulae date back to the beginning of the Early Bronze Age. They were found at Ayent and Conthey. Three probably exported specimens were discovered in a burial of the cemetery of Singen, north of Lake Constance and in two burials in Bavaria. Some female ornaments, for example the “Valaisan arm-rings”, are diagnostic of the Rhone Culture and their distribution is very limited.
Other typical pieces show more mixed styles, for example a dagger from Sierre which has a blade with a strongly marked central ridge, similar to the bronze-hilted weapons stemming from hoards in Italy, in particular at Chiusi and Parco dei Monaci. Spatula-shaped axes of Bevaix type, with their unique and well-identifiable morphology represent the most characteristic production of the final stage of the Rhone Culture. Primarily distributed in Valais and Chablais, they are also present in the Three Lakes region and in eastern France. Isolated findspots are recorded as far as the Pyrenees and Poland. They are part of large hoards, as the two of Kläden in Northern Germany and of La Baragalla (Reggio-Emilia, Italy).
Elsig Patrick, Morand Marie Claude (Ed.), History Museum of Valais, Sion. Collecting in the heart of the Alps, Sion: Musée d’histoire/Paris: Somogy Ed. d’Art, 2013, pp. 58-61.