Anne Gaillard et Pascal Ruedin, 2007 :
André-Paul ZELLER (1918-2005), La Stockhausen ou Hymac 6676, 1966-1976, sculpture hydromobile et acoustique en fer, verre, plastique, caoutchouc, eau, cuivre, plomb, béton et craie, 450 x 200 x 200 cm, Musée d’art du Valais, Sion, inv. BA 2095, achat en 1996. André-Paul Zeller est connu pour ses sculptures hydromobiles. Au contraire des œuvres animées d’un mouvement régulier et prévisible d’un Jean Tinguely (1925-1991), les machines de Zeller « ne tournent pas rond », elles sont gouvernées par un mouvement aléatoire, irrégulier et lent. La Stockhausen peut apparaître comme un assemblage de matériaux récupérés, témoignant de la production industrielle du XXe siècle. Monté sur un socle carré en béton, un pylône de barres de fer rouillées soutient une grande tôle également rouillée sur laquelle sont inscrits à la craie la signature de l’artiste et des numéros de montage. Des tiges de métal s'accrochent aux différents étages de la pyramide. A leurs extrémités sont fixés des flacons en verre, dont le remplissage et le vidage, au moyen d’une pompe et par un réseau de conduites en plastique enchevêtrées, génèrent le mouvement des tiges. Celles-ci actionnent alors aussi les tiges verticales qui leur sont attachées et qui traversent la tôle sommitale. En plus du glougloutement de l’air et de l’eau dans les tuyaux, les tiges coulissantes contribuent à l’effet acoustique de la sculpture. Le limage des tiges contre la tôle produit en effet un grincement sonore et, à intervalles irréguliers, un petit marteau vient percuter la tôle et provoque un bruit de tonnerre. Des bobèches en verre, des capsules de bouteilles, des plombs, des bandes en fer et des chaînes complètent le dispositif et témoignent vraisemblablement de l’équilibrage subtil des parties mobiles. L’œuvre porte un double titre. L’appellation technique évoque un numéro de série industrielle : Hy[dro]m[obile]ac[oustique 19]66[-19]76. Les dates extrêmes témoignent du caractère évolutif de la sculpture, qui a connu six états successifs, le second étant exposé en 1966 déjà dans le cadre de la célèbre Exposition suisse de sculpture à Bienne. Le second titre, La Stockhausen, fait référence à l’œuvre du compositeur allemand Karlheinz Stockhausen (*1928). Le mouvement et le bruit évoquent en effet le domaine musical. Aléatoires, ils rappellent la musique sérielle, et en particulier l’œuvre de Stockhausen, qui utilise les procédés de la musique concrète (assemblage de sons de diverses provenance : instruments de musique, voix humaines, bruits de la nature ou de machines) et électronique (matériaux sonores transformés par manipulations). Le hasard y joue un rôle primordial. Cette musique introduit dans les compositions des œuvres ou dans leur fabrication des éléments incontrôlables dus aux déroulements asynchrones de bandes sonores ou aux variations de leur vitesse de défilement, ce qui a pour effet certain de donner la parole au hasard. in: “André-Paul Zeller, La Stockhausen ou Hymac 6676, 1966-1976”, dans Le Musée d’art du Valais, Sion - Collectionner au cœur des Alpes, dir. Pascal Ruedin, Sion , Musées cantonaux, Paris, Somogy, 2007, pp. 130 - 131, cat. no 46. --- André-Paul ZELLER (1918-2005), Die Stockhausen oder Hymac 6676, 1966-1976, Hydromobile Plastik aus Eisen, Glas, Plastik, Gummi, Wasser, Kupfer, Blei, Beton und Kreide, 450 × 200 × 200 cm, Kunstmuseum Wallis, Sitten, Inv. BA 2095, Ankauf 1996. André-Paul Zeller ist bekannt für seine hydromobilen Plastiken. Im Gegensatz zu den Werken mit regelmässiger und vorhersehbarer Bewegung eines Jean Tinguely (1925-1991) laufen Zellers Maschinen nicht rund, sie werden von einer zufälligen, unregelmässigen, langsamen Bewegung angetrieben. Die Stockhausen mag, von der industriellen Produktion des 20. Jahrhunderts zeugend, wie eine Assemblage von Abfallmaterial anmuten. Ein Mast aus rostigen Eisenstangen ist auf einem quadratischen Betonsockel montiert und stützt ein grosses, ebenfalls rostiges Blech, auf das mit Kreide die Signatur des Künstlers sowie Montagenummern geschrieben sind. Metallstäbe sind auf den verschiedenen Etagen der Pyramide befestigt. An ihren Enden sind Glasfläschchen befestigt, deren Befüllung und Entleerung über eine Pumpe und ein Netz wild durcheinander verlaufender Plastikrohre erfolgt, wodurch die Metallstäbe bewegt werden: Diese bringen die vertikalen Stäbe in Bewegung, die an ihnen befestigt sind und durch das Blech verlaufen. Ausser dem Gluckern von Luft und Wasser in den Rohren tragen die gleitenden Stäbe zur akustischen Wirkung der Plastik bei. Das Feilen der Stäbe am Blech lässt eine Art sonores Quietschen erklingen, und in unregelmässigen Abständen prallt ein kleiner Hammer auf das Blech, was einen Donnerschlag ertönen lässt. Gläserne Leuchterschalen, Kronenverschlüsse, Lote, Eisenbänder und Ketten vervollständigen die Anordnung und bezeugen wahrscheinlich das subtile Gleichgewicht der beweglichen Teile. Das Werk trägt einen doppelten Titel. Die technische Bezeichnung mutet wie eine industrielle Seriennummer an: Hy[dro]m[obile]ac[oustique 19]66[-19]76. Die extreme Zeitangabe bezeugt die Entwicklung der Plastik, von der es sechs verschiedene Formen gegeben hat; die zweite wurde 1966 in Biel im Rahmen der bekannten Schweizerischen Plastikausstellung gezeigt. Der zweite Titel, Die Stockhausen, verweist auf das Werk des deutschen Komponisten Karlheinz Stockhausen (*1928). Die Bewegung und das Geräusch lassen uns in der Tat an Musik denken. Aufgrund ihrer Zufälligkeit erinnern sie an die serielle Musik und insbesondere an Stockhausens Werk, der nach den Methoden der konkreten Musik arbeitet (Assemblage von Tönen verschiedener Herkunft: Musikinstrumente, menschliche Stimmen, natürliche und maschinelle Geräusche) sowie nach jenen der elektronischen Musik (umgewandeltes Tonmaterial). Der Zufall spielt darin eine wesentliche Rolle. Für diese Musik werden in der Komposition oder Herstellung der Werke Elemente verwendet, die durch das asynchrone Abspielen der Tonstreifen oder aufgrund unterschiedlicher Abspielgeschwindigkeiten unkontrollierbar sind, und somit wird der Zufall eine Stimme verliehen. in: “André-Paul Zeller, Die Stockhausen oder Hymac 6676, 1966-1976”, in Das Kunstmuseum Wallis, Sitten - Sammeln inmitten der Alpen, dir. Pascal Ruedin, Sitten, Walliser Kantonsmuseen, Paris, Somogy, 2007, pp. 130 - 131, cat. no 46.