Monica Studer (*1960) & Christoph van den Berg (*1962) (dès 1991, nouveaux médias, net art et installation)
Terrasse 4 / Terrasse 4 / Terrace 4


Picture

Pascal Ruedin, 2005 :

Monica STUDER (*1960) et Christoph VAN DEN BERG (*1962), Terrasse 4, 2003, impression à jet d’encre sur papier photographique (5/5), 219 x 148 cm, Musée d’art, Sion, inv. BA 2689, achat en 2003. Terrasse 4 est en quelque sorte un zoom sur un élément visible dans Mer de brouillard. L’œuvre souligne l’emprise du tourisme sur le paysage de haute montagne. Les artistes privilégient la vision d’une terrasse de restaurant d’altitude. Ils évitent la difficulté de représenter des figures, mais suggèrent la présence humaine par quelques objets emblématiques. L’allusion à la photographie est patente, rendant le point de vue assez trouble : le touriste vient de poser ses lunettes de soleil sur la table et de quitter sa place pour photographier… Terrasse 4. Or le traitement de l’image n’a rien à voir avec la photographie des années 1960, que suggèrent le style, les matières et les couleurs du mobilier : les pixels très visibles trahissent une image numérique et non analogique. La tension qu’induit ce décalage est soulignée par l’extraordinaire maîtrise du caractère illusionniste de l’image qui rend les veines du bois, le reflet dans le verre des lunettes, les jeux d’ombre et de lumière. La partie la moins convaincante de ce point de vue est le fond montagneux, mais il correspond si bien, sinon à la réalité de la nature, du moins à sa médiatisation par la peinture, que nous nous laissons tromper tout en gardant l’impression de l’authenticité de la vision. A sa façon, la carte topographique, qui est aussi un médium de la réalité paysagère, souligne ce jeu subtil entre image virtuelle, photographie, peinture et dessin ; sauf à lui supposer une très faible échelle, elle représente un paysage d’eau bien éloigné de la montagne. Le choix d’allusions aux années 1960 – celles du formidable développement du tourisme de masse en altitude – favorise l’identification du spectateur avec les représentations sociales, culturelles voire patriotiques que véhicule cette image. La hampe tronquée ne permet pas de voir le drapeau, mais le spectateur le restitue spontanément : une croix blanche sur fond rouge. in: “Monica Studer (*1960) et Christoph Van den Berg (*1962), Terrasse 4, 2003”, dans Montagne, je te hais - Montagne, je t’adore, Voyage au coeur des Alpes, du XVIe siècle à nos jours, dir. Pascal Ruedin et Marie Claude Morand, Sion, Musées cantonaux du Valais, Paris, Somogy éditions d’art, Paris, Adagp, 2005, pp. 240-241, cat. no 105. --- Monica STUDER (*1960) et Christoph VAN DEN BERG (*1962), Terrasse 4, 2003, impression à jet d’encre sur papier photographique (5/5), 219 x 148 cm, Musée d’art, Sion, inv. BA 2689, achat en 2003. Beim Bild Terrasse 4 handelt es sich gewissermassen um eine Nahaufnahme von einem Element aus Nebelmeer. Das Werk hebt den Einfluss des Tourismus auf die Hochgebirgslandschaft hervor. Die Künstler geben der Vision der Terrasse eines Bergrestaurants den Vorzug. Die Schwierigkeit, Personen darzustellen, umgehen sie, deuten die menschliche Präsenz aber anhand einiger sinnbildlicher Objekte an. Die Anspielung auf die Fotografie ist offenkundig, was die Sichtweise ziemlich unklar macht: Soeben hat der Tourist seine Sonnenbrille auf den Tisch gelegt, um ein Foto zu machen … von der Terrasse 4. Die Bildbearbeitung hingegen hat nichts mit der Fotografie der 1960er-Jahre zu tun, die durch Stil, Materialien und Farben der Einrichtung angedeutet wird: Die sehr gut sichtbaren Pixel verraten das Bild als digital statt analog. Die Spannung, welche diese Verschiebung entstehen lässt, wird von der meisterhaft illusionistischen Darstellung noch verstärkt: die Maserung des Holzes, die Spiegelung auf der Sonnenbrille, Licht und Schatten. Der weniger überzeugende Aspekt dieser Aussicht ist der gebirgige Hintergrund. Er entspricht jedoch so gut, wenn auch nicht der natürlichen Realität, so wenigstens ihrer Mediatisierung in der Malerei, dass sich der Betrachter täuschen lässt und den Eindruck der authentischen Aussicht bewahrt. Auf ihre Weise unterstreicht die topografische Karte, welche ebenfalls ein Medium der landschaftlichen Realität ist, das subtile Spiel von Fotografie, Malerei und Zeichnung; die Karte zeigt – es sei denn, man nimmt an, sie sei in einem sehr kleinen Massstab gehalten – eine Landschaft am Wasser, weit weg von den Bergen. Die Anspielung auf die 1960er-Jahre, die Zeit der gewaltigen Entwicklung des Massentourismus in den Bergen, fördert die Identifizierung des Betrachters mit der sozialen, kulturellen, ja patriotischen Darstellung, welche diese Ansicht birgt. Da die Fahnenstange abgeschnitten ist, kann man die Fahne nicht sehen, doch der Betrachter ergänzt spontan: ein weisses Kreuz auf rotem Grund. in: “Monica Studer (*1960) et Christoph Van den Berg (*1962), Terrasse 4, 2003”, in Berg, ich hasse dich - Berg, ich liebe dich, Eine Reise mitten durch die Alpen, vom 16. Jahrhundert bis heute, dir. Pascal Ruedin et Marie Claude Morand, Sion, Musées cantonaux du Valais, Paris, Somogy éditions d’art, Paris, Adagp, 2005, pp. 240-241, cat. no 105.