Maelle Tappy, 2020 :
Louis Rivier (1885-1963), Portrait de Marie Mercier-de Molin, 1914/1915, tempera sur toile, 75 x 61 cm, Musée d’art du Valais, Sion, Inv. BA 2174, don de la Fondation de la famille Jean-Jacques Mercier-de Molin. Louis Rivier (1885-1963), Portrait de Jean-Jacques Mercier-de Molin, 1914/1915, tempera sur toile, 74,5 x 61,5 cm, Musée d’art du Valais, Sion, Inv. BA 2175, don de la Fondation de la famille Jean-Jacques Mercier-de Molin. Couple de mécènes et collectionneurs vaudois établis à Sierre, Jean-Jacques et Marie Mercier-de Molin, dont le peintre Louis Rivier signe ici deux portraits en buste, sont à l’origine d’une importante collection d’art de l’époque 1900. Issu d’une famille de la bourgeoisie lausannoise, Jean-Jacques Mercier (1859-1932) hérite au début du 20e siècle d’un important patrimoine industriel qui en fait l’une des plus grandes fortunes de Suisse romande. Peu à peu, il s’oriente avec son épouse Marie Mercier-de Molin (1859-1947) vers la gestion de fortune et le mécénat. Le couple va dès lors accorder de nombreuses subventions à la ville de Lausanne mais également en Valais où il se fait construire, sur les hauts de Sierre, le château de Pradegg (1906-1908), aujourd'hui château Mercier. Le mécénat des époux Mercier-de Molin à caractère social et médical mais aussi culturel et artistique les conduira, au fil des ans, à réunir une collection d’art qu’ils conservent et exposent dans leur château sierrois. Ces deux portraits de Marie et Jean-Jacques Mercier-de Molin ont été commandés par le couple à Louis Rivier, portraitiste attitré de la famille. Commencés en 1914, ils ne sont achevés qu’en 1915, après de nombreuses retouches. « Manifestement peints comme pendants, ils traduisent la différence des rôles sociaux de l’homme et de la femme. Le portrait de Marie Mercier-de Molin s’apparente presque à une photographie. La modèle est saisie dans son environnement quotidien, une pièce du château ouverte sur la haute vallée du Rhône et sur les châteaux de Rawyr et de Goubing qui, sur deux autres collines de Sierre, dialoguent avec Pradegg. En robe d’intérieur, Marie Mercier-de Molin pose en maîtresse de maison. Dépendante de son mari, elle le regarde. Ni ses yeux ni son corps ne communiquent avec l’espace du spectateur. Au contraire, son époux est tout orienté vers l’extérieur. Son regard direct plonge dans celui du spectateur, ses vêtements et sa posture active indiquent un homme en train de sortir. Mais le portrait de Jean-Jacques Mercier équilibre ce dynamisme par l’immuabilité qu’il puise dans la tradition artistique. La mise en page à mi-corps, la pose de trois-quarts, le fond solennel et le vêtement à fourrure rappellent les œuvres de Hans Holbein le Jeune (1497/98-1543), en particulier le Portrait d’un Anglais ou d’un Ecossais, conservé depuis 1862 au Kunstmuseum Basel. L’inscription en lettres d’or participe de la même volonté d’historicisation du portrait » (1). En 1991, le château et la collection bâtis par la famille Mercier-de Molin à Sierre au début du siècle sont remis par donation à l’État du Valais. Autour d’un ensemble exceptionnel d’œuvres d’Ernest Biéler (1863-1948), la collection de peinture comporte, entre autres, quelques tableaux d’Émile David (1824-1891), de Paul Robert (1851-1923) et de Louis Rivier (1885-1963) ainsi que des sculptures de Raoul Larche (1860-1912), de Georges Gardet (1863-1939) et d’Edouard Sandoz (1881-1971). Depuis cette donation, la collection du couple Mercier est gérée par le Musée d’art du Valais. 1) Pascal Ruedin, Le Château Mercier. Histoire et collections d’une dynastie bourgeoise en Suisse, Sierre, Editions Monographic, 1998, p. 29. --- Louis Rivier (1885–1963), Porträt Marie Mercier-de Molin, 1914/1915, Tempera auf Leinwand, 75 x 61 cm, Kunstmuseum Wallis, Sitten, Inv. BA 2174, Schenkung der Familienstiftung Jean-Jacques Mercier-de Molin. Louis Rivier (1885–1963), Porträt Jean-Jacques Mercier-de Molin, 1914/1915, Tempera auf Leinwand, 74,5 x 61,5 cm, Kunstmuseum Wallis, Sitten, Inv. BA 2175, Schenkung der Familienstiftung Jean-Jacques Mercier-de Molin. Jean-Jacques und Marie Mercier-de Molin, ein in Siders ansässiges Mäzenaten- und Sammlerpaar Waadtländer Herkunft, das der Maler Louis Rivier in zwei Büstenporträts darstellte, bauten eine bedeutende Sammlung von Kunstwerken aus der Zeit um 1900 auf. Jean-Jacques Mercier (1859–1932), der aus einer Lausanner Bürgerfamilie stammte, übernahm im frühen 20. Jahrhundert ein bedeutendes Industrieerbe, das ihn zu einem der reichsten Personen der Westschweiz machte. Nach und nach wandten er und seine Frau Marie Mercier-de Molin (1859–1947) sich der Vermögensverwaltung und dem Mäzenatentum zu. Das Paar gewährte der Stadt Lausanne, aber auch dem Wallis zahlreiche Subventionen. Oberhalb von Siders liess es das Schloss Pradegg (1906–1908), das heutige Schloss Mercier, errichten. Das sozial, medizinisch, aber auch kulturell und künstlerisch ausgerichtete Mäzenatentum des Ehepaars führte dazu, dass die beiden im Lauf der Jahre eine Kunstsammlung aufbauten, die sie in ihrem Schloss in Siders bewahrten und ausstellten. Die Porträts von Marie und Jean-Jacques Mercier-de Molin wurden von dem Paar bei Louis Rivier, dem Stammporträtisten der Familie, in Auftrag gegeben. Im Jahr 1914 begonnen, wurden die Bilder erst 1915 nach zahlreichen Retuschen vollendet. «Offensichtlich als Gegenstücke gemalt, spiegeln sie die unterschiedlichen gesellschaftlichen Rollen von Mann und Frau. Das Bildnis von Marie Mercier-de Molin gleicht fast einer Fotografie. Das Modell ist in seiner alltäglichen Umgebung, in einem zum Hochtal der Rhone geöffneten Raum des Schlosses, dargestellt; von hier aus sind die Schlösser Rawyr und Goubing zu sehen, die auf zwei weiteren Hügeln von Siders einen Dialog mit Pradegg führen. Marie Mercier-de Molin gibt sich in ihrem Hauskleid als Schlossherrin aus. Sie schaut ihren Ehemann an, von dem sie abhängig ist. Weder ihre Augen noch ihr Körper kommunizieren mit dem Raum des Betrachters. Ihr Mann ist dagegen ganz nach aussen ausgerichtet. Sein direkter Blick sucht jenen des Betrachters, und seine Kleidung wie seine aktive Haltung weisen darauf, das er das Haus gleich verlassen wird. Das Bildnis Jean-Jacques Merciers gleicht jedoch diese Dynamik durch die Bewegungslosigkeit aus, die es aus der künstlerischen Tradition schöpft. Die Gestaltung als Büste, die Dreiviertelpose, der feierliche Hintergrund und das Pelzkleid erinnern an Werke von Hans Holbein dem Jüngeren (1497/98–1543), insbesondere an das Porträt eines Engländers oder Schotten, das sich seit 1862 im Kunstmuseum Basel befindet. Die Inschrift in Goldbuchstaben zeugt von demselben Bestreben, das Porträt zu historisieren.» (1) 1991 wurden das Schloss und die Sammlung, welche die Familie Mercier-de Molin zu Beginn des Jahrhunderts in Siders errichtet und aufgebaut hatten, dem Staat Wallis geschenkt. Neben einer aussergewöhnlichen Werkgruppe von Ernest Biéler (1863–1948) umfasst die Gemäldesammlung unter anderem Bilder von Émile David (1824–1891), Paul Robert (1851–1923) und Louis Rivier (1885–1963) sowie Skulpturen von Raoul Larche (1860–1912), Georges Gardet (1863–1939) und Edouard Sandoz (1881–1971). Seit dieser Schenkung wird die Sammlung des Ehepaars Mercier vom Kunstmuseum Wallis verwaltet. 1) Pascal Ruedin, Le Château Mercier. Histoire et collections d’une dynastie bourgeoise en Suisse, Siders: Editions Monographic 1998, S. 29.