Hans Ludolff (mentionné 1640 - 1667); Johann de Sepibus (vers 1616 - 1669, chanoine du Chapitre cathédral)
Tableau / saint Théodule


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Romaine Syburra-Bertelletto, 1999 :

[NB : la première partie est identique pour les sept tableaux MV 782, MV 13088 et MV 13089, MV 13113 à MV 13116 ; la deuxième partie est spécifique à l’œuvre MV 13089] L'iconographie de cette série de tableaux s'insère à point nommé dans l'opposition qui règne entre les patriotes et l'évêque au sujet du pouvoir temporel de ce dernier. En exhumant les saints évêques des débuts de l'histoire du diocèse, c'est tout le passé historique et glorieux du siège épiscopal qui revit, Contrairement à l'époque médiévale, évêque et haut clergé doivent s'allier pour défendre leurs intérêts et rechercher aux origines du diocèse la justification de leurs droits régaliens. Entre 1653 et 1654, Ludolff exécute donc une série de tableaux pour le compte de certains chanoines associés pour cette commande à l'évêque Adrien IV [de Riedmatten]. En l'absence de mention d'archives, nous ne connaissons ni les modalités de commande, ni la destination de ces tableaux. Les tableaux illustrent les saints évêques historiques ou légendaires du Valais : Théodule, Théodore, Elie, Florentin, Guérin et Amé, constituant ainsi un cycle iconographique. Un seul fait exception, un calvaire commandé par le chanoine Rubini. Pourtant ce tableau ne met pas en péril l'unité stylistique et technique de cette commande. Les sept tableaux sont tous encadrés de la même manière. Le cadre noir à décor blanc semble d'origine. Fleurons, rosettes et rinceaux sont issus d'un vocabulaire classique du XVIIe siècle régional. La facilité d'exécution de ce décor à main libre traduit la technique affirmée d'un peintre, celle de Ludolff lui-même. Le premier tableau daté de 1653 représente saint Théodule. Les armes peintes et l'inscription indiquent que le commanditaire n'est autre que le chanoine et grand sacriste Jean de Sepibus, déjà client de Ludolff pour l'autel de la Sainte-Eucharistie. Saint Théodule est représenté en habits épiscopaux, tenant dans la main droite l'épée de la Régalie. Il est accompagné, selon la légende, d'un diable tenant entre ses pattes la cloche offerte par le Pape. L'intérêt de la composition réside dans la disposition des différents attributs du saint. Sur le côté droit, côté de la crosse pastorale, sont rassemblés les symboles spirituels. En haut apparaît un angelot qui tend une couronne de lauriers, signe de la reconnaissance divine. En bas se tient le petit démon avec la cloche, signe de la gratitude pontificale. Le côté gauche illustre le pouvoir temporel. Le long glaive à deux tranchants, spirituel et temporel, parallèle à la crosse, se détache dans le ciel. En dessous, et ainsi symboliquement dominée, s'étend une ville entourée de champs cultivés et couronnée par une église forte. «Les saints évêques du Valais. L'iconographie épiscopale remise à l'honneur », in : Artes Fidei. L’art de la foi. Kunst des Glaubens, Evêché de Sion - Commission diocésaine d’art sacré, 1999, pp. 107-108.


Romaine Syburra-Bertelletto, 1999 :

[NB: der erste Teil ist identisch für die sieben Gemälde MV 782, MV 13088 und MV 13089, MV 13113 bis MV 13116; der zweite Teil ist spezifisch für das Werk MV 13089]. Die Ikonographie dieser Bilderserie fällt genau in die Zeit der Gegensätzlichkeit zwischen den Bürgerlichen und dem Bischof, die dessen weltliche Macht betreffen. Durch die Rückbesinnung auf die heiligen Bischöfe aus den Anfängen des Bistums lebt die glorreiche, historische Vergangenheit des Bischofssitzes neu auf. Im Gegensatz zum Mittelalter müssen sich der Bischof und die hohe Geistlichkeit verbünden, um ihre Interessen zu verteidigen und die Rechtfertigung ihrer Regalienrechte in den Anfängen des Bistums zu suchen. Zwischen l653 und 1654 fertigt Ludolff daher auf Rechnung gewisser Kanoniker, die sich zu diesem Zweck mit dem Bischof Adrian IV. verbündet haben, eine Bilderserie an. Da keine Erwähnung darüber in den Archiven vorliegt, kennen wir weder die Modalitäten des Vertrages, noch den Verwendungszweck dieser Bilder. Sie stellen die bekannten oder legendären Walliser Bischöfe dar: Theodul, Theodor, Elias, Florentinus, Guarinus und Amatus, die einen ikonographischen Zyklus bilden. Ein einziges Bild macht eine Ausnahme, eine durch den Kanoniker Rubini bestellte Kreuzigung. Dieses Bild beeinträchtigt jedoch nicht die stylistische und technische Einheit dieser Bestellung. Die sieben Bilder sind alle gleich gerahmt. Ein schwarzer Rahmen mit weisser Verzierung scheint das Original zu sein. Stylisierte Blühten, Rosetten und Rankenornamente stammen aus den klassischen regionalen Stilmitteln des 17. Jahrhunderts. Die Leichtigkeit der Ausführung und das Dekor zeugen von der freien Pinselführung eines Malers, d. h. Ludolffs. Das erste Bild aus dem Jahre 1653 stellt den heiligen Theodul dar. Die gemalten Wappen und die Inschrift zeigen, dass der Auftraggeber kein anderer als der Kanoniker und Sacrista Johann de Sepibus sein kann, der bereits den Abendmahls-Altar in Auftrag gegeben hatte. Der heilige Theodul wird in bischöflicher Kleidung und mit einem Regalienschwert in der rechten Hand dargestellt. Nach der Überlieferung wird er vom Teufel begleitet, der zwischen seinen Händen die vom Papst geschenkte Glocke hält. Das Interessante an der Zusammenstellung ist die Anordnung der Attribute des Heiligen. Auf der rechten Seite, d.h. auf der Seite des Bischofstabs, befinden sich die geistlichen Symbole. Ein kleiner Engel reicht einen Lorbeerkranz, das Zeichen der göttlichen Anerkennung. Im unteren Bildteil hält sich ein kleiner Teufel mit der Glocke, dem Zeichen der päpstlichen Dankbarkeit, auf. Die linke Bildseite zeigt die weltliche Macht. Das lange zweischneidige Schwert, d.h. geistlich und weltlich, befindet sich parallel zum Bischofsstab und hebt sich deutlich vom Himmel ab. Darunter, und somit symbolisch dominiert, liegt eine Stadt, die von bewirtschafteten Feldern umgeben ist und von einer befestigten Kirche überragt wird. «Die heiligen Bischöfe des Wallis. Die wieder in den Ehrenplatz gesetzte bischöfliche Ikonographie», in : Artes Fidei. L’art de la foi. Kunst des Glaubens, Evêché de Sion - Commission diocésaine d’art sacré, 1999, S. 107-108.