Simon Zufferey
Ex-voto à saint Urbain


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Syburra-Bertelletto Romaine, 2003 :

Cet ex-voto a été acquis par le Musée de Sion en 1991 auprès des descendants des fidèles représentés sur le tableau. Déjà en 1943, Ernst Baumann, mandaté par la Société suisse des Traditions populaires pour répertorier tous les ex-votos du territoire helvétique, mentionne ce tableau (no 9634) comme propriété de Léon Zufferey. Depuis 1856, cette famille se transmet l’œuvre commandée par leur aïeul Simon suite à un vœu. D’après la tradition familiale, Simon Zufferey fut victime d’un accident de cheval sur la route de Soussillon. Dans une fâcheuse posture parmi les rochers, il invoqua les saints du paradis, promit un pèlerinage à Varal (Varallo, Italie) et un ex-voto à saint Urbain pour la chapelle de Chippis. Sauvé par son fils Jean et ses cinq autres enfants alertés par un passant, il exécuta fidèlement ses promesses. La chapelle de Chippis accueille ainsi, très probablement dès 1793, l’ex-voto. Cette chapelle était effectivement placée sous l’invocation des saints Eusèbe et Urbain dès la fin du XIIIe siècle, puis, dès 1518 sous le vocable de saint Urbain uniquement. Dans un carnet de dessins, le peintre Raphaël Ritz nous en a laissé probablement le seul témoignage iconographique (Musée cantonal des beaux-arts, Sion, no inv. 401, Chapelle de Chippis). Elevée au rang de paroissiale au milieu du XIXe siècle, la chapelle sera démolie pour faire place à un édifice plus vaste en 1856. La même tradition familiale rapporte qu’à cette date, tous les ex-votos furent brûlés. Le petit-fils de Simon, Jean Zufferey récupéra pourtant l’ex-voto et c’est ainsi qu’il se transmit de génération en génération jusqu’à son intégration aux collections du Musée. Fidèle à la composition des tableaux votifs, le peintre consacre la partie inférieure aux événements terrestres tandis que la zone supérieure et centrale est réservée au monde céleste. Ainsi, au bas, sont réunis Simon Zufferey dans une attitude de supplication, ses enfants en prière et l’intention du vœu, soit la représentation de l’accident avec le cheval précipité dans les rochers. Dans la partie supérieure, apparaît le saint invoqué, Urbain, en habit de souverain pontife, coiffé de la tiare. Saint Patron de la chapelle de Chippis, c’est tout naturellement vers lui que se tournent les fidèles pour transmettre leur action de grâce. "Ex-voto à Saint Urbain”, in: Morand Marie Claude (dir.), Musée cantonal d’Histoire, Sion: Guide des collections, Sion, 2003, pp. 268-270.